Quand on est une femme, on grandit avec un scénario assez clair : on doit plaire. Être jolie et souriante.
Depuis l'enfance, c'est le côté esthétique qui est mis en avant chez les petites filles.
C'est ainsi que l'on grandit avec une certaine image que l'on attend de nous.
Bien évidemment les choses évoluent en grandissant mais pas tant. En effet, passé 40 ans, on nous propose une autre version du même scénario : on doit “bien vieillir”. Traduction : vieillir sans en avoir l’air.
Comme si vieillir visible c'était mal vu.
Je ne suis pas une militante du “laisser-faire total”. J’ai moi-même mes habitudes et je "prends soin de moi" depuis longtemps. J'aime me mettre du sérum, de la crème, un peu de maquillage, me faire des soins de temps en temps pour le côté détente et relaxation que cela me procure...
Mais ce qui me dérange, c’est ce double discours qu’on entend partout aujourd’hui.
On parle beaucoup d’acceptation de soi, de “body positive”, d’être “naturelle”. Mais en parallèle, des femmes jeunes, entre 20 et 30 ans qui cartonnent sur les réseaux sociaux et qui ont un impact fort auprès d'adolescentes, se font injecter du botox préventif, ont des lèvres gonflées et la moindre “ride du lion” est perçue comme un signal d’alerte.
On peut dire qu’on s’en fout. Mais la vérité, c’est que le regard social est difficile à ignorer, surtout quand on a grandi en apprenant à se définir à travers lui.
Je ne cherche pas à juger celles qui font de la médecine esthétique — je ne sais pas si j'en ferai un jour. Mais ce qui me pose problème, c’est la norme silencieuse que cela crée. Une norme où même les femmes jeunes ne se trouvent plus assez lisses, assez “parfaites”.
Et si, à 25 ans, on se trouve déjà “à corriger”, qu’est-ce qui nous attend à 40, 50, 60 ans ?
J'ai de la chance car je suis bien dans ma peau, j'ai un plus beau corps qu'à 20 ans et je me sens bien plus épanouie et alignée avec qui je suis que par le passé. Malgré tout, je trouve qu'il reste difficile de vieillir ou d'être complètement naturel lorsque l'on est une femme. Un exemple tout bête, si une femme se montre sans maquillage alors qu'elle est habituée à en mettre, elle risque d'entendre "tu as l'air fatiguée” ... Du coup, inconsciemment, on "s'impose" parfois des routines contraignantes...quand un homme se prépare généralement en 10 minutes dans la salle de bain, une femme y reste le double du temps (voir plus ).
Peut-on réellement faire des choix pour soi, et non pour l’image ?
A une époque où les images inondent nos vies, avec des routines parfaites, des démonstrations de performance, de styyyle, de consommation débordante...je trouve que cela n'est pas toujours évidents.
Et vous, vous en pensez quoi ?